Les rayons du soleil traversant les fins carreaux de la chambre d'Elena la réveillèrent et, après avoir préparé le déjeuné à ses parents, encore endormis, elle décida de faire l'impasse sur celui de la vieille voisine. Ginnie le fera. La jeune femme fit un brin de toilette et enfila une robe légère et beige. Elle sortit de chez elle en fermant doucement la porte grinçante et commença à avancer dans les petites ruelles de son village.

Il n'était pas magnifique ce village, peu de peintre y auraient trouvé inspiration car les maisons étaient vieilles et en ruines, faites de grosses pierres et de bois, mais elle y était très attachée, y ayant passé toute son enfance. Elle se souvenait du temps ou elle gambadait joyeusement avec les autres enfants, ceux avec qui elle allait à l'école. N'en ayant pas assez pour faire des classes de niveaux, le maître avait décidé de tous les partager en deux classes. Ils étaient environs 30 dans le village, allant de 5 à 14 ans. Les plus chanceux allaient ensuite en ville faire quelques études, qui leur suffiraient à ouvrir une petite boutique marchande ou à devenir restaurateur, mais c'était un cas très rare. Les familles des villages de campagnes étaient en générales très pauvres et n'avaient donc pas les moyens de payer aux jeunes des études de médecines ou d'avocats. C'était pour cette raison qu'un pauvre, quoi qu'il arrivait, restait pauvre, toute sa vie.

La jeune femme marchait lentement sur les longs chemins semés de cailloux qui reliaient le village à la grande ville. Elle était habituée à marcher des heures et des heures, parce qu'elle effectuait ce trajet presque tous les jours. Environs deux heures de marche pour atteindre Londre, la Capitale, la vie.

Elle aimait changer d'air là bas, bien qu'il n'y était pas aussi frais que chez elle, il y était toujours plus intéressant. Aujourd'hui, la blondinette avait des informations à recevoir du gardien du jardin des riches. Elle n'aimait pas y aller et s'y rendait le moins souvent possible mais y était obligé à ce jour. On ne fait pas toujours ce que l'on veut, se disait-elle en marchant, le vent frais et léger soulevant sa robe au rythme de ses pas.

Une demie heure plus tard, elle apercevait les première habitations citadines, et entrait dans les entrailles de la ville peu de temps après. Les passants ne la dévisageaient pas parce qu'elle était pauvre, au contraire, il faisaient comme si elle n'était pas là, elle n'existait pas. Bien souvent, la jeune femme avait eut affaires à des bourgeois pompeux qui la bousculaient sans même s'excuser. Elle n'y prêtait même plus vraiment attention. Lorsque Elena arriva aux grilles du jardin, toujours aussi parfaitement taillés dans chaque recoins, par des paysans, évidemment, elle les dépassa et, marchant le plus rapidement possible, pour ne pas se faire trop remarquer - elle n'avait aucun droit d'être là - elle aperçut une personne des plus déplaisante. Le Prince Alfred. Elle le détestait, lui et toute sa famille. Elle les haïssait d'avoir autant d'argent et de n'en profiter que pour se payer des tenues inutiles ainsi que d'avoir autant de pouvoir. Ces gens là ne méritaient pas leur place. Ils n'imaginaient même pas ce que les personnes d'un statu social inférieur vivaient à cause de genre comme eux.

Les deux jeunes gens allaient se croiser, elle le savait et, pour ne pas avoir à affronter son regard de prince-s'aimant-plus-que-tout, elle tourna la tête, ne voulant pas s'abaisser à baisser le regard. Elle paraîtrait trop faible à son égard. Elle était pauvre, certes, mais elle n'était pas faible. Elle considérait être son égale.

La jeune femme marchait rapidement, mais le plus naturellement possible, regardant les arbres à sa droit aussitôt très intéressant. Elle ne voulait en aucun cas avoir affaires à lui car elle le détestait et détestait encore plus devoir rester polie envers quelqu'un lorsqu'elle détestait cette personne. Elle ne pris donc pas la peine de le saluer lorsqu'il passa à ses côté, ce qui apparemment le gêna. Bien sur, pourquoi n'y avait-elle pas songé plus tôt ? Il était Prince, il était fils de Sa Majesté ! Chaque passant, aussi riches étaient-ils se devaient de la saluer en toute hate, afin qu'il puisse s'admirer dans leurs yeux brillants d'amour envers la royauté.

Apparemment vexé de ce snobisme de la part d'une simple paysanne, il l'attrapa fortement par le bras, et l'interpela vulgairement.

- Bonjour Elena. Vous ne m'aviez point vue ? J'en doute.

Elena douta. Devait-elle jouer la surprise envers lui ou être franche ? Devait-elle lui faire croire qu'en effet, elle ne l'avait pas vu et qu'elle en était désolée ou bien de lui dire la vérité ? Le doute n'eut le temps de s'installer qu'elle déclara aussitôt au jeune Prince, le regardant bien en face, oui dans ces beaux yeux bleus :

- Monsieur, A vrai dire, je vous avais parfaitement vu mais je n'avais en aucun cas envie de vous adresser la parole. Vous ne m'êtes pas d'une appréciable compagnie.

Elena vit dans le regard du fils du roi une stupeur qui la fit sourire. Monsieur ne devait-être habituer à recevoir de telles paroles ! Lui qui ne voyait à longueur de journée que pirouettes et galipettes de ces Dames, de ces Messieurs. Il n'avait apparemment pas compris que cela ne se passerai pas comme ça avec elle, qu'elle n'était pas l'une de ces idiotes.

Enlevant sèchement la main du jeune homme posée sur son bras, elle commença à se dégager et à avancer dans la direction de la loge du gardien de ces lieux, pestant intérieurement contre l'homme qui se trouvait à présent quelques mesures derrière elle.

- Je ne vous ai en aucun cas comparé à votre père. J'estime que chaque être est différent mais que tout le monde devrait avoir les mêmes droits, être considérés comme égaux, car nous avons les mêmes valeurs, monsieur. La différence entre vous et nous, c'est que nous ne cachons pas nos différences, nous ne cachons pas nos erreurs et nous ne donnons de faux conseils, sans les tenir nous-même.

Les paroles qu'il avait prononcé à son égard étaient peut-être vraies, mais elles n'avaient aucune valeur morale. Elles n'étaient là que pour le protéger de celles de la paysanne. Combien de fois avait-il prononcé ces mots ? Des dizaines surement. A chaque fois que quelqu'un osait lui dire ce qu'il pensait des choix de sa famille, il recrachait les mêmes arguments : "je ne suis pas mon père, je ne suis pas mon père..." Comme pour se convaincre lui-même qu'il n'avait rien avoir avec cet homme. Alors bien sur, peut-être n'était-il pas aussi carré, peut-être ne voyait-il pas les pauvres comme des objets de manufacture, mais il profitait tout autant de son pouvoir sur les autres pour les influencer en cela.

- Au risque de vous paraître impolie, monsieur, je vais vous dire quelque chose que j'ai appris sur votre père.

Appréciant le regard inquisiteur du jeune homme, elle regarda aux alentours afin d'être sure que personne ne les écoutaient. On ne sait jamais après tout, les arbres ont des oreilles. Elle soupira, ne voulant pas non plus briser la merveilleuse image que ce jeune homme devait avoir de son géniteur.

- Nous, campagnards. Commença-t-elle. Paysans, pauvres, sales pêcheurs ou simple provençaux, peut-importe l'appellation que vous nous donnez, parlons beaucoup de tout ce qui se passe à la Cour. Car peut-être ne le savez vous pas, mais toutes vos bonnes, les femmes qui vont ont élevées et celle qui font votre ménage, habitent les campagnes alentours, et ont des oreilles. Bien sur, elles sont payées pour donner l'image de femmes d'une sottise à toutes épreuves, utiles qu'à faire le ménage ou de bons plats à vous et votre familles, mais sachez, monsieur qu'elles écoutent chaque conversation de chaque instant qu'elles passent dans votre beau Palais d'argent.
Elle fit une pause, sans pour autant le laisser parler.
Des choses se passe à La cour monsieur, des choses qui nous paraissent, nous, pauvre paysans, d'une gravité énorme. Par gravité, je veux parler de l'image de votre famille. Car vous représentez notre pays. Des choses qui sont contraires au valeurs qu'en tant que Famille Royale, vous devriez avoir.

Se retournant nonchalamment pour donner une importance des plus minimes à ce qu'elle disait, Elena pris une longue inspiration, délectant le doux parfum florale qui émanait des plantes colorés, dansantes au grès du vent.

-Je pense d'ailleurs que vous devez le savoir. Après tout, tout le monde le sait déjà !

Elena comprenait complètement les sentiments qu'éprouvait le prince Alfred envers son père, car c'était son père, tout simplement. Il l'avait fait, il était encré dans sa chair et quoiqu'il fasse, il ne pouvait le nier. De plus, elle ne savait quel père il avait été pour ses enfants, du moins, une partie. Rien que cette pensée la fit frissonner de haine. Quel monstre pouvait-il être pour faire ce qu'il avait fait ? Comment pouvait-il se lever chaque jours, sourire et parler haut et fort à son peuple en ayant fait tout ce mal autour de lui ? Elena ne pouvait comprendre ses décisions. Elle ne pouvait admettre que l'on puisse abandonner de la sorte des êtres qui nous fussent chers.

Visiblement, le Prince n'en savait rien, et était trop borner pour capter le message qu'elle lui envoyait. Tant pis pour lui après tout. Il se croyait plus malin, il pensait tout savoir de son géniteur. Et bien qu'il reste dans l'ignorance ! Elena ne voulait perdre son temps avec ce genre de personne. Trop borné pour se rendre compte de ses erreurs, trop mis sur un pied d'Estal pour se remettre en question.

La jeune femme hésita à ajouter quelque chose. Cet homme ne lui aspirait à présent que de la pitié. Il était perdu dans ses propos et ne savait que dire de plus pour se convaincre de sa bonne foi. Il pensait qu'elle n'était faite que de haine et de poussière, jalouse du pouvoir et de la richesse de son père et de sa famille. Il pensait qu'elle lui en voulait par rapport aux choix qu'il avait fait pour son peuple, mettant en avant les riches, et poussant au cahot les pauvres. Mais son opinion était bien plus compliquée que ça envers le roi d'Angleterre. Malheureusement, elle savait qu'elle ne pourrait lui changer cette vision des choses, car il avait été élevé avec, elle était encré en lui comme le gène du roi.

- Je ne sais qu'ajouter à cette conversation sans but, monsieur. Nous n'aurons jamais le même avis, ayant bien trop de différence d'éducation, de richesse et de statu sociale. Vous idéalisez votre père, ce que je peux parfaitement comprendre, malheureusement, cette idylle vous rend aveugle quant aux méfait que celui-ci apporte, ainsi qu'au désespoir qu'il a laissé derrière lui.
Je ne pense sincèrement pas que vous soyez de même augure que lui en matière de trahison. Vous avez l'air tout à fait honorable, bien que très naïf et quelque peu fier. Je ne vous enlève en rien les qualités de votre famille, je remet juste en doute le fait que vous méritiez le pouvoir plus que le peuple.

Elena ne voulait continuer à parler, car cette conversation ne finirai jamais. Les deux personnes ne pouvaient avoir la même vision des choses, car chacune d'entre elles savaient des choses que l'autre ne savaient pas. Il était donc difficile d'être neutre.

Il ne comprenait décidément rien. Etait-il réellement stupide ou le faisait-il exprès ? Elena essayait de lui faire passer un message qui aurait pu l'intéressé quant à son géniteur si parfait d'après lui, mais il ne recevait que les ondes négatives du discours de la jeune femme, et cela avait le don de l'exaspérer. En plus de cela, monsieur prétendait qu'elle était la cause de se désaccord ? Elle ne comprenait pas comment on pouvait être aussi borné.
La jeune femme soupira longuement après la dernière réplique de celui-ci, ne sachant que dire de plus. Elle voulait lui crier ce qu'elle avait sur le coeur mais ne pouvait le faire, faute de son titre. Elle ne pouvait lui envoyer comme ça, à la figure, dans un jardin publique ce que son père avait fait à cette famille... Et ce qu'il avait caché à sa propre famille.

Comme il le disait si bien, elle n'était qu'une paysanne, et il était le Prince. Il était l'un des fils du roi, héritier du trône et géniteur de la couronne royale, blablabla. En tant que paysanne, en tant que pauvre et inculte, elle n'avait peut-être pas reçu l'éducation voulu pour pouvoir se présenter en tant que femme à marier. Mais peu lui importait à vrai dire ! Car contrairement à celles des riches, les valeurs qui étaient enseignées dans les villages de campagne étaient principalement la générosité et la sincérité. Personne n'était seul. Personne ne pensait à son propre bonheur. Les paysans ne cherchaient qu'à survivre dans un monde où seuls les riches étaient rois. Où le pouvoirs leur était interdit. Ils n'avaient rien à cacher à leur famille, car dans les patelins qui entouraient Londre, il n'y avait que la confiance qui régnait. C'était surement pour cette raison que Elena en avait tellement après le roi. Etant très attachée au valeurs familiales dans lesquelles elle avait été élevée, elle ne pouvait comprendre qu'un père, roi, en plus de cela, pouvait tant mentir à sa famille.

- Bien, je pense que c'est une bonne idée. Arrêtons nous là, je suis trop stupide pour comprendre votre royale opinion de toute manière, n'est-ce pas ?

Elle fit une seconde révérence, se baissant souplement jusqu'à toucher terre. Cette fois-ci, son regard suivit le sol, puis remonta avec le reste de son corps.

- Je suis d'accord avec vous sur un point en tout cas. Vous n'auriez pas du m'adresser la parole, Majestée.

Sur ce, le jeune femme tourna les talons et se remis doucement en route, ronchonnant intérieurement.

Elena n'en pouvait plus. Elle était tiraillée entre le fait de dire la vérité, car Alfred aurait du le savoir depuis bien longtemps mais en même temps, il idéalisait son père depuis sa naissance, il avait été élevé dans une optique belle et scintillante du roi. Ce secret briserai tout. Elle ne savait que faire, elle voulait le lui dire mais ne pouvait briser en une seconde une enfance, une adolescence...

Alfred lui demandait la vérité après tout. Mais mesurait-il seulement ne serai-ce qu'un tout petit peu à quel point c'était important ? Comprenait-il le regard de la paysanne, lorsqu'elle voulait lui dire de faire attention ? Surement pas. Il était bien trop fier et trop borné pour cela. Retrouvant sa colère perdu quelques seconde, elle se retourna vers le prince, levant la tête, prête à tout lui envoyer, comme ça, mais ne pu s'y résoudre. La famille était une chose tellement importante dans ce monde, peut-être la plus sure pour les gens normaux. Malheureusement pour la famille royale, ce n'était pas le cas. Les paysans, villageois, Bourgeois en général et même aristocrates ne pouvaient avoir une entière confiance qu'en leur famille. C'était pour eux le point de repère, la stabilité. Ce moyen de se retrouver malgré les difficultés de la vie. Mais qu'arrivait-il aux gens qui ne pouvaient avoir confiance en leur famille ?

- .. Non, ce n'est... Ce ne doit pas être si important...

Elena essayait de faire croire au prince que ce secret, cette histoire n'était que rumeur et que ça n'avait aucune importance... Elle espérait que cela marche mais n'était pas très convaincue, la voix tremblante.

- Il n'y a rien.

Voyant que le Prince n'avalait rien de ce mensonge, elle pris une forte inspiration et dit, doucement, regardant autour d'elle pour de nouveau s'assurer que personne n'écoutait leur conversation.

- Des bruits courts.. Des rumeurs affreuses prétendant que...

Elena hésita. Il n'y avait plus aucune aine dans sa voix, ni dans son regard, mais que de la pitié.

- Ces rumeurs disent, et je pourrais les affirmer, que votre père a..Une fille.

Se rendant compte de la stupidité de sa phrase, elle la reformula pour qu'il puisse comprendre le fond de sa pensée.

- Bien sur, je sais qu'il en a plus d'une, vos soeurs, mais il y à environs 18 ans, il aurait abandonnée l'une de ses maitresses durant une période de grossesse, ne lui offrant qu'un logement et quelques Livres...

Ca y est, c'était dit.

Elena avait redouté sa réaction. Mais le jeune homme resta calme, choqué. Il ne savait pas donc. Elle n'était pas encore sure d'avoir fait le bon choix en lui avouant l'existence de sa demi-soeur, mais au moins, elle avait la conscience tranquille.
Alfred paraissait incertain. La fierté qui autrefois dessinait ses traits avait été effacée puis rapidement remplacer par de l'inquiétude. Il devait se poser toutes sortes de questions à ce moment, mais il les gardait pour lui, en essayant d'éviter d'extérioriser ce qu'il ressentait suite à cette révélation. Après avoir pris quelque peu ses esprits, le prince remercia la paysanne de l'avoir mis au courant, ce qui la soulagea. Il ne lui en voulait pas lui avoir brisée cette image si idéaliste qu'il s'était fabriqué de son père. Mais elle n'allait pas en rajouter, elle n'en avait pas le droit. Ce devait être déjà assez dur d'apprendre une telle chose d'une inconnue.

Le roue avait tournée depuis quelques minutes. A présent, c'était elle la connaissance, et lui le faible.

- Je la connais. Elle était dans l'école de mon village et nous sommes amies.

Voil d'où elle tenait cette information. Elles étaient amies et Elena connaissait sa mère, de plus, elle avait entendu de nombreuses fois la rumeur dans les campagnes. Bien que tout le monde pensait qu'elle n'était pas fondée, ce qui était surement une bonne chose, pour le roi, et pour sa fille cachée.

Elena ne savait pas si cette nouvelle révélation allait le troubler d'avantage, ou si au contraire, il voudrait en savoir plus. Elle ne savait pas si, à la suite de cette conversation il allait en parler autour de lui, à ses frères et ses soeurs, à ses amis... Peut-être qu'il allait simplement essayer d'oublier ou peut-être qu'il allait essayer de la retrouver... Elle ne le connaissait pas assez pour le prédire.

Elena était gênée à présent. Elle imaginait bien que Alfred allait vouloir plus d'informations sur sa soeur, mais elle ne savait que lui dire. Bien sur, elle avait dit vrai sur le fait qu'elle la connaissait mais elle ne savait ce qu'elle devait ou pas dire à son propos. Elle aurait aimé parler très longuement avec le prince de la soeur qu'il n'avait jamais connu mais savait qu'il s'agissait d'histoire familiales et qu'elle n'aurait du être impliquée dedans. C'était de toutes façon trop tard à présent, et elle le savait. Elle regrettait de s'être embarquée dans cette histoire, sachant que le roi allait être au courant et allait surement la punir, mais en même temps voulait être la cause de la rencontre des deux frères et soeurs.

La jeune femme hésita quelques secondes avant de d'avouer :

- Je crains que si je vous l'avoue...

Il était riche, prince et avait grandit dans toute la dorure et l'argent qu'aucun paysans n'aurait pu imaginer, mais Lena, sa soeur était une paysanne. Elle était aussi sale qu'Elena, travaillant souvent avec, et sa peau était aussi dorée, sous l'effet des rayons du soleil et elle n'avait pas les manières, les connaissances de la famille Royale, dont Alfred faisait partir. Elle hésitait, elle savait que le message allait passer jusqu'aux oreilles du roi, bien qu'elle ne le craignait pas, elle avait peur de perdre sa liberté. Elle pris une grande inspiration et ajouta, à l'attention du prince :

- Je m'excuse mais j'hésite... C'est une chose de vous annoncer son existence mais de là à vous dire où elle habite... Je ne peux savoir ce que vous lui voulez...

Il désirait surement la rencontrer, tout simplement mais ne le connaissant pas très bien, elle ne pouvait savoir si il ne voulait pas en fait en finir avec cette histoire qui avait ruiné cette image qu'il avait de son père. Peut-être voulait-il la tuer afin de l'aider... Elle ne pouvait savoir... Elle était hésitante... Lena était bien trop importante pour elle pour courir un risque ne serai-ce qu'un plus infime...

Il avait très sérieux et ce qu'il disait avait l'air vrai. Il devait pensé qu'Elena était folle, qu'elle voyait le mal partout, et c'était peut-être vrai. Mais elle avait grandi dans un monde bien plus sauvage où elle avait appris à faire attention aux personnes, qui que ce soit.

Elle sourit donc au jeune homme et pris une inspiration. Ce qu'elle s'apprêtait à avouer, elle savait qu'elle pourrait le regretter, mais ce n'était que vérité? Alfred voulait peut-être ne faire que rencontrer sa soeur, apprendre à la connaitre, mais elle ne le connaissait pas, et ne pouvait donc interpréter ce qu'il allait faire, avant qu'il ne le fasse.

▬ Elle habite...

Elle ne pouvait le dire. Comme si les mots restaient bloqués à l'intérieur de sa gorge, comme si c'était un signe.

▬ Lena vit dans un village aux alentours de Londre.

Elle devait lui dire, il voulait savoir et elle devait apprendre à faire confiance, ne serai-ce qu'un peu.

▬ Ce n'est pas... Un endroit où vous devez avoir l'habitude d'aller...

Soudain, un flash lui parvint à l'esprit. Lena, qui d'ordinaire niait son lien de parenté avec la famille royale, tombait sous le charme de la vie de son nouveau frère et décidait d'aller vivre en ville. Lena était surement son amie la plus importante à ses yeux et elle ne voulait la perdre, en même temps, elle se devait de répondre au prince. Il ne lui voulait apparemment aucun mal, d'après ce qu'il disait mais pourrait très bien lui en faire sans le vouloir...

La paysanne eut alors une idée. Après tout, elle n'avait pas à divulguer ce genre d'information sans en avertir la principale concernée.

▬ Je pense que je me dois d'en discuter avec elle avant de vous révéler le lieu où elle vit. Peut-être ne voudra-t-elle tout simplement pas vous rencontrer, et je n'ai pas à vous révéler d'informations aussi précises. Vous pouvez me demander ce que vous voulez à son propos et je tacherai de répondre, mais je ne peux vous dévoiler son adresse...

Elena avait un réel sentiment de pitié envers le prince. Il n'avait jamais connu que la fausseté du royaume dans lequel il avait grandit et ne connaissait donc pas les petits bonheurs dont seuls les pauvres avaient conscience. Il avait grandi entouré de femmes de ménage et tout le blabla, de professeurs qui étaient là pour lui donner une bonne éducation. Il savait écrire mais avait une personne pour lui écrire sont courrier. Il savait parfaitement lire mais en avait une autre pour lui faire la lecture. Il avait été élevé dans du coton, entouré de cuillères en or. Des courtisant étaient honorés de dormir au pied de son lit à baldaquin & de lui faire la toilette au petit matin. Il n'avait connu que les bruyants réveil du palais ainsi que les grands buffets royal.

Il n'avait jamais connu sa merveilleuse soeur car il avait vécu dans le mensonge de son père. Elle était tellement géniale. Elle connaissait les vraies valeurs de la vie, comme tous bon paysan qui se respecte. Elle savait que l'argent n'avait pas d'odeur, ni de coeur. Elle savait qu'il n'était qu'accessoire & qu'il ne servait qu'à vivre plus confortablement. Elena & elle aimaient depuis toujours les petites choses simple de la natures, les petites habitudes simples mais tellement vraies. Les deux femmes avaient pour habitude de se réveiller aux aurores et de contempler le soleil au petit matin, les oiseaux chanter tranquillement ainsi que les enfants se dépecher pour aller à l'école, tout guillerets, sautant, dansant dans les ruelles du village. Elles aimaient l'odeur du foin frais, de l'herbe fraichement coupée. Ce choses si simples mais pourtant si agréables que Alfred & tous les autres riches ne connaitraient jamais... Oui, Elena avait vraiment pitié de ça. Car peut-être qu'elle ne savait se tenir parfaitement à table, qu'elle ne portait de lourdes et longues robes, mais elle aimait la nature et ses petites beautés.