Cette vie, qui m’avait d’abord enchanté, ne tardait pas à me devenir insupportable. Je me fatiguai de la répétition des mêmes scènes et des mêmes idées. Je me surpris à sonder mon tendre cœur, à me demander ce que je désirais réellement. Je ne le savais pas vraiment ; je crus tout à coup que les robes ainsi que les hommes me seraient délicieux jusqu’à ma mort. Oui, parfois on m’accuse d’avoir des goûts inconstants, de ne pouvoir jouir longtemps du même homme, d’être la proie d’une imagination qui englobe chaque partie de mon corps chaque seconde. On m’accuse de ne pas écouter ma tendre mère. Hélas ! je cherche juste un bien qui m’est inconnu, mais dont l’instinct me poursuis inlassablement. Est-ce ma faute, si je ne peux m’arrêter ? Non, bien sûr que non…
Je m’extirpa de mon furtif sommeil, soudainement. Alors que mes pensées toutes les plus absurde les unes que les autres, j’avais senti un léger chatouillement sur ma joue. Un visage était penché vers moi et m'observait avec soin. Je battis des paupières et analysa la personne en face de moi. Quand mon cerveau se mit enfin en marche, je distingua une de mes femmes de chambre, Rose-Marie. Elle paraissait songeuse, et regardait avec anxiété ma fenêtre ouverte. Puis, elle me dit d'une toute petite voix, en regardant les lattes de bois.

R-M ; Mademoiselle, tout de même ! Vous devriez dormir avec votre fenêtre fermé ! Je ne voudrais pas que vous attrapiez un vilain rhume !

Sephora.T.W ; Bien, je prendrais en compte votre judicieuse remarque. Maintenant appelez Roxane.

La jeune femme, hocha la tête, et partie lentement dans les appartements de la dîtes Roxane. J’avais à présent un peu de temps libre, pour être enfin seule. C’était dans des moments comme ceux là que j’élaborais des plans diabolique, pour enrager ma chère mère. Je me roula en boule dans les draps de soie et enfouit ma tête sous des oreillers en plume. Je méditais, fallait-il céder à ma mère ? Non, bien sûr que non. Je céderais uniquement lorsque j’aurais trouvé l’homme idéal. Celui qui m’aime, et que j’aime. Une personne entra en faisant un boucan insupportable à mes oreilles endormis. J’enleva mon oreiller et regarda attentivement Roxane qui se battait avec mes innombrables couettes. Je soupira, et me leva. J’enfila mes chaussons, m’étira en faisant hurler ma colonne vertébrale, et m’assit sur une banquette près de la fenêtre. J’observa la rue, déjà noir de monde.

Roxane ; Aujourd’hui c’est un jour de marché ! Les nouvelles étoffes sont arrivées paraît-il. Mais aujourd’hui vous ne pouvez pas vous permettre d’en acheter. Votre cour de piano à finalement lieu en ce jour dans quelque minute. Comme j’ai hâte de vous écouter mademoiselle !

Sephora.T.W ; Roxane, tendre Roxane… Dîtes à ma chère mère que j’assisterais à ce cour, avec toute la joie nécessaire pour qu’elle soit comblée. Bien maintenant laisse moi seul, j’ai besoin de réfléchir.

La demoiselle de chambre fit une révérence, et s’éclipsa. Je me précipita vers mon armoire en bois, et entreprit de trouver une robe adéquate. Je chercha longuement et opta pour une robe blanche, légère. J’enfila mes souliers qui faisaient le moins de bruit, ferma ma fenêtre, et descendit les escaliers en marbre. Je croisa quelque dame qui ne me prêtèrent aucune attention, et déboucha dans le hall. Je regarda derrière moi, quand je fus sur que personne ne met suivit j’ouvris la porte, et courut me noyer dans la foule.
J’arriva devant le marchand d’étoffe, non sans avoir du mal. Et admira les tissus, en cashmere, en soie et tout autre matière divine. Je chercha des yeux celles qu’avait prétendu Roxane, et l’a trouva enfin. D’une beauté sans pareille, et d’une couleur éclatante. Je me faufila, et toucha du bout des doigts cette merveille. J’étais heureuse, j’allais m’acheter un nouveau tissu, et j’étais en train de rater mon cour piano. Je déposa ma main, en même temps qu’une autre personne. Cette soierie était pour moi. Et je ne céderais pas.