Le soleil commençait peu à peu à s'échapper par delà l'horizon, devenant ainsi de plus en plus orangé et lui donnant une teinte encore plus chaleureuse qu'elle ne l'est déjà. C'était l'un des moments favoris de Malcolm, qui était en train de déambuler paisiblement dans une rue plutôt tranquille et paisible de la ville. La respiration du jeune homme était lente, douce et agréable. Il jeta un petit coup d'œil au ciel, admirant sa belle couleur orangée. Une nouvelle journée se terminait. Décidemment, le temps passait à une vitesse folle, ou du moins selon lui. Mais que faisait-il à cet instant au beau milieu d'une ruelle dans les alentours de Kensington ? Malcolm revenait d'une rencontre avec Judith Moore, sa détective privée plus précisément. Il avait le sourire aux lèvres. Se qui était plutôt rare, car malheureusement ce n'était pas souvent que cette femme lui annonçait d'excellentes nouvelles. Judith lui avait donc annoncé quelques minutes plus tôt qu'elle pense avoir trouvé quelques indices sur sa sœur jumelle. Bien sûr, il n'y avait rien de certain. Mais cela ne faisait que faire fleurir davantage l'espoir de Malcolm, qui était prêt à y croire jusqu'au bout.

Il faisait encore bon dehors à cette heure là, un temps bien agréable. Le jeune aristocrate n'avait pas envie de rentrer immédiatement à son appartement, décidant ainsi de profiter encore un peu de cette chaleureuse ambiance de fin de journée. Etant sur le chemin, il prit la direction du Kensington Garden's. D'une démarche toujours aussi gracieuse et sûre de lui, il longea les grilles bien taillées qui entouraient le jardin par sécurité, puis y entra. Encore trop préoccupé par tout se qu'il avait entendu de Judith, il ne fit pour une fois pas très attention au jolie petit paysage qui l'entourait. Il alla donc se pauser tranquillement sur un banc face au soleil, s'y mettant à son aise. Il ferma quelques secondes les yeux, se nourrissant des effets positives des rayons du soleil durant quelques minutes. Atterrissant enfin sur Terre, il jeta un petit coup d'œil aux environs, il n'y avait presque personne à présent, c'était bien tranquille. Alors qu'une de ses mains se baladait sur un côté du banc, elle frôla une branche de rosier, se coupant légèrement. Malcolm grimaça, ramenant aussitôt son doigt légèrement blessé à sa bouche.

Tout à coup, sans aucune raison particulière il se mit à penser à Elizabeth. Sa plus fidèle et meilleure amie, et ça depuis sa tendre enfance. Il n'avait pas encore totalement oublié se qu'il s'était passé avec elle dernièrement, il en a bien l'intention de l'oublier et y travail toujours. Seulement un peu d'incompréhension était encore là. Cela lui avait tout de même fais bizarre... avec sa meilleure amie. Enfin, un petit sourire se logea aux coins de ses lèvres. Il appréciait tellement cette fille, ils se connaissaient par cœur à présent, on pouvait le dire ! Il songea alors à aller lui rendre une petite visite prochainement. Un bruit étrange l'interpela alors. Malcolm se pencha légèrement de manière à voir se qu'il y avait sur sa gauche et sur sa droite. Apparemment rien, quand il aperçu l'ombre d'une personne se rapprocher progressivement...

Mardi matin.

Comme pour beaucoup de jeunes aristocrates européens, la distinction semaine/week-end n'était pas la même pour Elizabeth que pour la masse de la population. Durant le week-end, les fêtes s'enchaînaient et les soirées se prolongeaient jusqu'à des heures tardives. Personne ne travaillait, et tout le monde voulait le faire savoir: les rues étaient bondées, les restaurants et tavernes pleins, et les parcs emplis de familles et de promeneurs. Alors que la semaine, tout était calme pour ceux qui n'était pas soumis aux peines du travail. Cours avec précepteur durant la matinée, et après-midi exempte de toute activité contraignante. La plupart du temps, les jeunes gens se réunissaient dans l'une des immenses demeures, mais rien n'interdisait de se promener dans Londres, tant qu'on restait dans les quartiers peu dangereux et résidentiels.
Lizzie, en esthète digne de ce nom, adorait les promenades, ballades dans la nature ou déambulations dans la cité calme ou agitée. Ce jour-là n'avait pas échappé à la règle: il faisait beau, et elle avait besoin de réfléchir à tout ce qui chamboulait sa vie dernièrement.
En plus de ses éternels problèmes et réconciliations avec James, elle était secouée par la perspective du mariage de ce dernier avec Elleah Williams, un bourgeoise que ni l'un ni l'autre n'appréciaient. C'était l'oeuvre de leurs parents, et il n'y avait rien à y redire. Et Liza se rendait compte que c'était à l'idée de le perdre qu'elle comprenait à quel point elle l'aimait. En ce moment-là, elle aurait donné beaucoup pour être à la place d'Elleah, quitte à abandonner sa fierté. Malheureusement, ce n'était pas possible.
Elle redoutait que sa mère, qui avait toujours vu en Malcolm, le meilleur ami de la jeune femme, un gendre potentiel, ne décide de les fiancer. Eliza aimait le jeune homme autant, voire plus, que James, mais d'une manière très différente. Pas question pour elle de l'épouser; il était son confident, son ami, surtout pas ce que sa mère aurait voulu. Et pour rendre la situation encore plus compliquée qu'elle ne l'était, Lizzie et Malcolm avaient eu une brève aventure récemment. Ils avaient convenu de l'oublier, mais c'était loin d'être facile.

Les pas de Liza l'avaient menée au quartier de Kensington, assez loin en fin de compte de là où elle habitait. Elle avait marché une bonne partie de l'après midi, et à présent le soleil se couchait. La jeune femme était consciente des réprimandes auxquelles elle s'exposait en restant dehors aussi tard, mais la tentation de voir le soleil se coucher sur le Kensington's Garden était trop forte. L'horizon était déjà presque couleur carmin, et le soleil moins aveuglant s'entourait d'une auréole nuageuse et rose, de la même couleur que les roses célèbres du jardin auquel elle se rendait.
Se détournant du ciel pour jeter un coup d'oeil sur la rue, elle aperçut une silhouette, qui lui était familière dans le port de tête et les boucles châtain. Quelques secondes plus tard, elle était sûre de marcher derrière Malcolm.

Un petit sourire ombra les lèvres d'Elizabeth. Quand Malcolm était perdu dans ses pensées, il ne remarquait rien, mais absolument rien. Comme si le monde lui devenait abstrait, et ça se voyait dans sa démarche un peu plus lente, ses yeux rêveurs, son sourire lointain...
Elle le suivit dans le jardin, se faufilant sans bruit sur le petits chemins bordés de rosiers. Puis, elle l'observa dans l'ombre, pensif et distrait au point de se couper avec la rose qu'il tenait machinalement.
Elle sortit de son semblant de cachette.

- Malcolm Thomas Sweeney... Quel honneur!

La révérence était plus ironique que nécessaire, Malcolm et Liza ayant abandonné l'étiquette de la haute société entre eux.

En effet, lorsque le jeune aristocrate était profondément plongé dans ses pensées, rien ni personne ne pouvait l'en sortir. Ou du moins assez difficilement, étant comme ça depuis son enfance. Le plus souvent, c'est quand il pense à sa sœur qu'il se conduit ainsi. Comme si il était en liaison avec elle par la pensée. Des fois il lui arrive même d'avoir l'impression de ressentir se qu'elle ressent. Après, cela ne reste que des impressions. Malcolm avait toujours son index en bouche, dû à la coupure que venait de lui infliger cette rose.

Quand il aperçu l'ombre d'une personne marcher en sa direction et donc se rapprocher progressivement. Aussitôt, il reconnut une jeune femme, qui lui était particulièrement familière. Plus précisément sa meilleure amie, Elizabeth Witchard. Sûrement l'une des dernières personne qu'il pensait croiser en cette fin d'après-midi, ayant justement eut l'intention d'aller lui rendre visite le soir même. Drôle de coïncidence. La belle demoiselle fit donc son apparition, ne manquant pas de faire apparaître un chaleureux et charmant sourire sur les lèvres de Malcolm. Sourire qui s'intensifia davantage quand elle s'efforça de prononcer le nom entier de l'aristocrate tout en lui faisant une gracieuse révérence. Il rit légèrement prenant soin de se lever poliment, tout en saisissant une des mains d'Elisabeth pour lui y déposer un petit baiser. Autant rentrer dans le jeu jusqu'au bout.

" Elizabeth ! Quelle bonne surprise ! Étiez-vous en train de m'espionner par hasard ? "

Malcolm prit alors un faux air suspicieux envers la jeune femme, bien sûr il plaisantait. Et même si ça avait été le cas, pas de quoi en faire tout à drame venant d'elle. Il était heureux de l'a rencontré en ce lieu, ne s'y attendant pas du tout. A vrai dire elle tombait à pique. Le jeune homme noya son regard azuré dans celui de son interlocutrice, l'a regardant un instant avant de reprendre doucement la parole.

" Comment vas-tu ? "

Le ciel devenait de plus en plus orangé au dessus de leur tête, se reflétant ainsi sur les pétales des fleurs qui les entouraient. L'ambiance était particulièrement chaleureuse et agréable. Ce soleil, ce beau temps ne pouvait qu'offrir la bonne humeur.

" Je m'apprêtais justement à venir te rendre visite ce soir... "

Les deux jeunes gens aimaient bien passer des petites soirées ensemble à parler de tout et de rien, ou à se raconter les scoops du jour. Bon c'est vrai que lors de ces derniers soir rien ne c'était passé comme prévu. Mais en tant normal, Elizabeth était l'une des premières au courant de tout en se qui concerne Malcolm et réciproquement. Ce dernier reprit tranquillement son aise sur le banc, invitant son amie à s'installer à côté de lui si elle le voulait bien.

Malcolm était l’une des personnes avec qui Elizabeth aimait le plus sourire. Sourire, petit plaisir qu’on s’offre n’importe quand, mais qui est infiniment plus agréable quand on peut le partager avec quelqu’un... Un inconnu, ou quelqu’un qu’on connait et qui vous veut du bien. Un ami. Malcolm, donc.
Lizzie avait l’impression que le jeune homme était le seul avec qui elle pouvait être elle-même. À part Tessa, peut-être, avec qui elle s’entendait à merveille. Mais sinon, elle avait l’impression de passer trop de temps à sourire pour mieux mentir - à la princesse Victoria, par exemple, dont elle s’était rapprochée dans le seul dessein d’aider sa famille à se rapprocher de la famille royale; que maintenant elle aimait réellement, mais elle ne pouvait oublier, ni lui avouer, à quel point elle avait été hypocrite - ou pour afficher sa revanche - à James, quand elle le voyait souffrir.... Même à sa mère, ou à ceux qu’on lui présentait chaque jour dans des réceptions sans fin.
C’était rare pour la jeune femme de sourire avec sincérité. Trop rare pour ne pas en profiter quand l’occasion s’en présentait.
Sourire, donc, en réponse au baisemain de son ami. L’étiquette était un jeu pour eux, mais un jeu qui semblait presque naturel tant ils étaient habitués à ces manières aristocratiques. Pouvoir les abandonner l’espace d’une soirée de confidences était rafraichissant, reposant, agréable.

« Vous espionner? Vous? J’aurais plutôt dit que je vous suivais, et que vous sembliez tellement distrait que vous ne m’avez pas aperçue...»

C’était fou comme Liza pouvait se perdre dans le regard de Malcolm, presque pareil au sien, clair, limpide, dans lequel se mêlaient marron, gris, bleu selon les jours. Le contraste entre les yeux des deux personnes qu’elle aimait contempler était saisissant: celui de James, noir, profond, orgueilleux, éveillait en la jeune femme un amour incontrôlable. Celui de Malcolm lui inspirait la tendresse, l’amitié, la sécurité.

La question de Malcolm était pure sympathie, « Comment vas-tu», on y répond par «Bien» à moins d’être en train de se vider de son sang...Mais en ce soir tombant, sous le soleil couchant qui nimbait le parc d’une lumière rose, Elizabeth laissa s’échapper de ses lèvres la réponse sincère....

«Je vais bien, comme toujours... Quoique... Confuse, peut-être. Je ne sais plus du tout où j’en suis... James, Victoria, Elleah....»

Elle soupira. S’assit sur le banc aux côtés de son ami.

« Toi...» ajouta-t-elle dans un souffle.

Car ils ne s’étaient pas vraiment parlé, confiés l’un à l’autre, depuis la nuit qui, dans leurs deux esprits, n’aurait jamais dû arriver. Elle savait bien qu’ils s’efforçaient de l’oublier, voulaient de tout leur coeur revenir à la normale, parler des problèmes de chacun, discuter des comportements d’Elena ou de James, de ce qu’ils devaient faire par rapport à Daisy ou Victoria... Mais ce n’était pas si simple.
Elle aurait voulu que ça le soit.

Depuis tout ce temps où il l'a connaissait, il savait faire la différence entre les véritables sentiments et expressions de la jeune femme et les faux. Après tout, tout deux vivaient dans le même monde, dans l'aristocratie. Et il devaient bien avouer que l'hypocrisie devait être de mise par moment. Chacun sa manière de vivre et d'agir pour arriver à ses besoins ou ses fins. C'est donc pour cela, que chaque sourire de sa meilleure amie était un véritable bonheur. C'était comme si il était un tournesol, et elle un rayon du soleil. De plus, cette complicité était réciproque chez les deux jeunes et ça depuis toujours. Une chose qui les rapprochaient particulièrement bien. Car à la base, Malcolm n'est pas vraiment du genre à apprécier d'écouter les petits ragots ou potins des femmes, mais avec elle c'était bien différent. En faite, avec chaque personne qu'il appréciait c'était différent. Raphaël, envers qui il sentait une intrigante attirance alors que c'est un homme, Hope pour qui son cœur bat comme rarement il a battu, Manech qui pourtant est villageois mais qu'il apprécie particulièrement bien. Dans la plaisanterie, Malcolm fit mine alors d'accuser Elizabeth de l'avoir espionner. Comme souvent, elle rentra dans son jeu. Il rit de bon cœur à sa réponse, sachant bien sûr qu'elle avait tout à fait raison. Elle savait souvent trouver les mots justes.

" Moui... en effet. Comme souvent, je devais être somnambule une fois encore... "

Il rit une nouvelle fois avec sincérité et non d'un ricanement faux qui sonnait mal. Il ne pouvait s'empêcher d'admirer la beauté de la demoiselle, étant plutôt fier de l'avoir comme meilleure amie. Une amie en or comme rare il y en a dans ce milieu parfois. Avec elle, il se comportait par moment comme son frère. C'était plus fort que lui, il reportait ce besoin de protéger sur elle. Surtout aussi parce qu'il tenait à elle. D'ailleurs il voulu immédiatement savoir comment elle allait, même si la réponse est évidente, il savait qu'elle répondrait honnêtement. Il sentait qu'un petit quelque chose n'allait pas dans son regard, il ne saurait expliquer cette impression. D'ailleurs, suite à sa question, elle lui répondit qu'en effet elle était confuse. Malcolm n'aimait pas quand quelque chose l'a tracassait. Il l'a regarda alors un instant, se rapprochant doucement d'elle pour l'a rassurer. Puis elle le cita dans sa confusion. Cela n'étonna même pas Malcolm, s'y attendant. Après tout c'était pareil pour lui, ils avaient les mêmes soucis au même moment. Dans un petit soupire il dit doucement :

" Je crois que nous sommes tout les deux dans une phase un peu compliqué ces derniers temps... "

Le jeune aristocrate n'avait pas les mots en bouche pour expliquer se qu'il s'était passé avec Elizabeth la nuit dernière, mais sa mémoire par contre n'en avait rien oublié au contraire. Pourquoi tout devait être si compliqué ? Malcolm chercha tout de même le regard de la belle blonde. Il avait peur d'être maladroit dans ses paroles, n'arrivant pas toujours à être diplomate dans ce genre de situation embarrassante.

" Se qui s'est passé la nuit dernière... est arrivé quoi qu'il en soit tu le sais ? "

Encore une chose étonnante avec Malcolm: avec lui, Elizabeth pouvait passer du rire aux larmes, d’un jeu à la discussion la plus sérieuse, du vouvoiement au tutoiement, elle s'autorisait à être la jeune femme la plus égoïste, la plus hautaine et capricieuse, tout en sachant qu’il ne lui en voudrait pas. Comme tout le monde, et même beaucoup plus que le reste de la population londonienne, elle était si souvent confrontée à l’obligation de jouer un rôle, à plaire, à se plier au jeu des apparences, qu’au final elle n’était parfois plus si sûre de savoir qui elle était. Celle qu’on voulait qu’elle soit, tout simplement. Son identité se perdait souvent, lui semblait-il, dans les méandres de l’étiquette et de la haute société.
Comme Malcolm n’attendait d’elle que d’être l’amie qu’elle savait être, elle ne sentait aucun poids peser sur ses épaules. C’était rare. Précieux.

Elle répondit en riant:
«Somnambule, c’est le cas de le dire! Je me demande encore comment tu as fait pour éviter les réverbères et les arbres... Tu as de la chance de ne pas t’être fait renverser !»

Elle avait beau en sourire, Elizabeth ne savait pas comment elle ferait si un beau matin Malcolm, distrait comme toujours, passait sous une carriole ou autre. Elle n’était pas du genre paranoïaque, imaginant le pire avant qu’il n’arrive, comme ces mères inquiètes qui, avant qu’ils ne partent au marché ou au lycée (selon les classes sociales, les occupations étaient on ne peut plus différentes) , serrent leurs enfant dans leurs bras comme si elles les voyaient pour la dernière fois... Mais Lizzie sentit son coeur se serrer un instant rien qu’à l’idée de se retrouver seule. Elle serait démunie, vulnérable, solitaire sans lui. Comme un nouveau-né laissé aux griffes du monde. Elle ne tiendrait pas une seconde... Si elle n’avait pas été gênée, voire horrifiée, par ce qui s’était passé la veille, elle aurait serré son meilleur ami dans ses bras. Elle s’en voulut d’en avoir honte. Elle n’avait qu’à assumer, après tout.
Elle assuma. Oubliant sa gêne, Lizzie sentit les larmes lui monter aux yeux tandis qu’elle étreignait celui qui était presque tout pour elle.
Un petit rire refoula ses pleurs quand Malcolm mentionna une «phase un peu compliquée» qu’ils traversaient...

« Un peu compliquée ? C’est à se demander si les histoires interminables ne se déchaînent pas sur nous deux! Daisy, Victoria, Hope ET James! Ça fait un peu beaucoup, tu ne crois pas? »

Elle aurait fait beaucoup pour remonter le temps et effacer la nuit dernière. Parce qu’elle refusait d’avouer que rien n’était plus pareil. Peut-être que ça l’était, en fait. Peut-être que, tout en s’en souvenant tous les deux, leur relation pourrait garder sa fraîcheur, sa sincérité... Elle l’espérait. Un jour, sûrement... Mais Lizzie savait qu’en ce même instant, ils pensait à la même chose...
«Toi...Moi...Nous deux. Comme si on avait besoin de ça...», pensa-t-elle.
Elle répondit à ce que Malcolm venait de soupirer, avec une détermination inhabituelle dans les yeux. Pas de raison qu’ils se laissent faire! L’âge n'avait pu les séparer. Ce n’était pas une stupide erreur de leur part qui allait le faire!

«C’est arrivé. Ça n’arrivera plus ? J’aimerais juste... j’aimerais juste être capable de l’oublier... Tu comprends? »